Entre 1892 et 1903, l’Armée française implanta, à la limite nord du Sahara, une série de forts et de bordjs dont l’importance et la majesté surprennent aujourd’hui comme autant de manifestations d’un effort vain et stérile : ces forts ne gardaient qu’eux-mêmes et surveillaient des pistes souvent désertes. Ils devaient ainsi jouer un rôle infime dans la conquête, par une poignée de méharistes, des espaces infinis qui s’étendaient entre eux et les confins de l’Afrique noire. Leur construction ne s’explique cependant ni par le hasard, ni par des erreurs grossières de perspectives. A l’aide de documents d’archives et d’illustrations photographiques inédits, Jean-Charles Humbert retrace l’épisode peu connu d’une histoire qui eut son heure de célébrité, ses héros, et, surtout, ses humbles bâtisseurs. L’auteur, professeur de Lettres titulaire d’un D.E.A. d’histoire contemporaine et grand connaisseur du Sahara, a déjà publié un ouvrage « Sahara, les traces de l’homme ». Le travail qu’il nous présente ici allie érudition et passion.