L’œuvre des médecins pionniers du Sahara a été longtemps méconnue. Appelés à accompagner la troupe en campagne, les médecins sahariens ont rapidement compris que leur tâche allait devenir immense pour une population soumise à des conditions de vie matérielle de plus en plus précaires dans un pays sans concession. Si les soins furent, au début, apportés par ceux dont la mission n’était pas à priori de guérir, comme le Père de Foucauld, il fallut cependant faire rapidement appel aux spécialistes. Ces hommes de vocation, ces Toubibs sahariens, ont su mettre leur talent et leur compétence au service de ceux qu’ils ont appris à estimer et à aimer. Tout à tour médecins, ethnologues, ou simplement esprits animés d’une inlassable curiosité pour ce pays superbe et désolé, ces pionniers de la médecine au Sahara ont accompli une œuvre considérable à la fois comme acteurs et comme témoins. A l’exemple de ses prédécesseurs les docteurs Dautheville, Hérisson, De Person ou Tricollet qui furent les médecins des Touareg, le docteur Vermale saura, lui aussi se faire apprécier comme aide-major à la Compagnie Saharienne du Tidikelt, de 1913 à 1917, au cours de ses tournées médicales. Sa nombreuse correspondance témoigne ainsi d’une attention et d’une générosité digne des plus purs représentants de la présence française au Sahara car il s’agit non seulement de soulager, de guérir mais de gagner la confiance de ses patients. C’est au cours du combat d’Aïn El Hadjadj, le 13 février 1917, que le docteur Vermale sera tué et sa correspondance sera éditée en 1926 sous le titre Au Sahara pendant la guerre européenne. Cet ouvrage important était, depuis longtemps, introuvable : sa réédition met à la disposition des historiens et des lecteurs un texte d’une